La météo perturbe le jumping de Royan
De fortes pluies survenues en fin de matinée ont bouleversé le programme des épreuves de saut d’obstacles d’hier. L’une d’elles a d’ailleurs dû être reportée.
- Le chef de piste Jean-François Morand (à droite) ne peut que constater les dégâts. © Photo A. M.
Il est 16 heures lorsque Dominique Ribot, le speaker de cette 38e édition du Jumping international de Royan, s'empare du micro pour annoncer aux spectateurs une mauvaise nouvelle « les conditions atmosphériques ne nous permettent pas de maintenir l'épreuve de 16 heures qui sera donc déplacée ».
En coulisses, on réfléchit déjà à l'horaire du report… « Elle se déroulera à la suite du programme prévu ce soir, c'est-à-dire après la dernière épreuve de puissance qui s'effectuera un peu avant 22 heures », annonce Anne Jonchery, la responsable du service communication, quand dans le box de l'organisation, une de ses collègues s'interroge : « Pourquoi ne pas la décaler à demain ? »
Finalement, ça sera la première solution qui sera retenue… Si toutefois le temps le permet. En ce samedi après-midi, le temps est en effet menaçant au-dessus de la commune de Saint-Palais-sur-Mer. Mais rien à voir avec ce qu'il s'est passé quelques heures plus tôt, où de grosses pluies se sont abattues et ont détérioré le terrain.
Une décision à l'unanimité
« De toute façon, si on maintient le prix de 16 heures, on détruirait le terrain pour les épreuves suivantes, et notamment pour le Grand Prix de demain, qui est l'épreuve reine », assure Dominique Ribot. D'autant que « l'épreuve de 16 heures est une compétition de vitesse où les chevaux galopent énormément, ce qui dégrade encore plus le terrain », renchérit Jean-Paul Matrat, le président du comité d'organisation. Il est, avec le chef de piste et le président du jury, une des trois autorités compétentes pour prendre la décision de reporter une épreuve.
Au vu de la qualité du terrain, aucune voix discordante ne s'est pour autant élevée. « Il n'y avait pas d'autre solution envisageable, le terrain est gorgé d'eau et il faut attendre qu'elle s'évapore avant la reprise des épreuves à 19 heures. Nous sommes tous d'accord là-dessus, et notamment le chef de piste, qui inspecte le terrain. Il est le personnage le plus important dans une situation comme celle-ci », explique Yves Laurent, le président de jury, qui vient au Jumping de Royan depuis plus de 30 ans.
Le chef de piste, justement, semble inquiet : « Il ne faudrait pas qu'il pleuve à nouveau d'ici à 19 heures. Et puis de toute façon, nous ne sommes même pas sûrs que le terrain sera praticable… ». Jean-François Morand a de toute façon prévu des ajustements. Pour l'épreuve de 19 heures, l'une des mieux dotées de ce Jumping, le parcours sera quelque peu revisité. « J'abaisserai la hauteur des barres au début et je vais bien sûr modifier le tracé afin d'éviter les zones gorgées d'eau. Je m'adapte, je raccorde… De toute façon, j'ai jusqu'à une demi-heure avant le début de l'épreuve pour faire mes changements », explique le chef de piste international.
« Décompacter le terrain »
À 17 h 30, un invité inattendu se présente sur le terrain : le directeur du golf de Royan. Appelé en catastrophe, il arrive sur un tracteur un peu particulier : « c'est un décompacteur ! Il y a des lames à l'arrière et quand on le passe, ça permet de décompacter le terrain ». Après un passage de l'appareil sur une partie inondée du terrain, quelques officiels se réunissent autour de Jean-François Morand. Le constat est sans appel : le passage du décompacteur n'a pas amélioré la situation.
« C'était la seule solution… On l'a tentée mais ça n'a pas marché », conclut Pascal Vignand, le directeur du golf voisin. Finalement, le soleil s'installe en fin d'après-midi et permet la tenue des épreuves dès 19 h 20. « En plus, la pelouse tient parfaitement ! », se réjouit Anne Jonchery.